Alonso et son aventure en Indy : Déjà un rythme d’enfer

"Je suis crevé !"

Par Franck Drui

27 avril 2017 - 20:18
Alonso et son aventure en Indy : (...)

Fernando Alonso a passé toute la semaine dernière aux Etats-Unis, afin de s’imprégner de l’Indycar, avant d’arriver en Russie pour le Grand Prix de ce week-end.

Pour préparer son aventure à Indianapolis, l’Espagnol ne veut rien laisser au hasard. Mais ce calendrier chargé pèse déjà sur lui.

"Je n’ai pu apprécier qu’à moitié le week-end de course en Alabama, car j’ai passé l’autre moitié à faire des interviews ! Non, sérieusement – c’était vraiment intense ! Quel engouement pour mon aventure là-bas !" explique aujourd’hui Alonso à Nextgen-Auto.com.

"Puis, je me suis envolé pour Indianapolis, où est domiciliée l’écurie de Michael Andretti, afin de faire mouler mon baquet. C’était lundi. Nous avons parlé de la préparation en vue des prochains tests d’IndyCar. Le mardi matin, ce fut le travail en simulateur, durant 4 bonnes heures. C’était intéressant d’avoir une première impression, mais bien sûr, je sais que le véritable pilotage en IndyCar sera bien différent – en simulateur, tu peux te permettre de monter à 370 dans les virages, sans partir dans le décor. Ce que je n’oserai certainement pas faire tout de suite dans la vraie voiture ! Le vrai pilotage sera tout autre. Mais le simulateur te donne une première impression, également pour les forces à exercer sur la direction."

"Le mardi après-midi, nous voulions filer tout droit en Russie, mais à cause du mauvais temps à New York, mon vol a été annulé. Alors, on est passé par Chicago et Zurich direction Milan pour se rendre enfin en Russie, et finalement, arriver ce matin à Sotchi. Je crois qu’après cette conférence, je vais directement au lit ! Voyager, ce n’est pas fatigant. Mais après l’Indy, je vais rester une bonne semaine sur le canapé !"

Alonso s’attend à ce que le rythme soit différent la semaine prochaine, avec ses premiers tests.

"Je sais que l’Indy est un incroyable défi, mais je pense que je vais en connaître la véritable ampleur seulement lorsque je serai vraiment assis dans la voiture, c’est-à-dire après le Grand Prix de Russie."

"Ce qui m’a réellement ouvert les yeux lors de mon voyage ? Je savais bien avant que l’Indy 500 est un gros truc... mais j’ai peut-être sous-estimé à quel point c’est énorme. Quand on ne l’a pas vécu, c’est difficile de comprendre à quel point les 500 Miles sont importantes pour les fans et à quel point ils trouvent l’Indy excitante. J’ai été auparavant souvent aux Etats-Unis, parce que je savais que presque personne ne me connaissait, je pouvais traverser l’aéroport sans être dérangé. Et à présent, je suis stoppé à chaque mètre, à Chicago, tout le monde voulait me serrer la main et me souhaiter bonne chance. C’était aussi fou que comme toute l’année en Espagne ! Je ne m’y attendais pas du tout."

Quant à ses chances de briller ? Le fait qu’Alexander Rossi ait remporté en tant que Rookie l’Indy 500 en 2016 remplit d’espoir le pilote McLaren.

"Et Alex n’a pas été le premier. Mais cela montre seulement que c’est faisable. En même temps, tu peux réaliser un super résultat, il y a quand même de nombreux facteurs qui ne sont pas de ton ressort. Je crois que pour faire une bonne prestation, il faut que tout doit être bon chez toi, en tant que pilote. Mais pour pouvoir avoir son mot à dire pour la victoire, alors tous les facteurs doivent être réunis, y compris ceux sur lesquels tu n’as à proprement parler aucune influence : comment la course évolue, les phases sous drapeau jaune, les décisions stratégiques. Il y a des pilotes qui ont gagné des courses bien qu’ils aient eu entre temps un retard de deux tours, qu’ils ont dû remonter. C’est une course très longue."

Alonso mise aussi sur l’expérience et la qualité de son équipe pour l’aider à être rapidement au niveau.

"Je sais que je suis entre les meilleures mains, chez Michael Andretti. Il va être mon stratège de course, et il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont autant d’expérience en Indy que lui. L’accueil au sein d’Andretti Autosport a été des plus chaleureux, à commencer par Michael, c’est un super gars. Le premier jour, il a tout de suite organisé une soirée barbecue avec ses pilotes, c’était un super prélude pour les jours suivants. C’est fascinant de l’écouter. J’essaie de savourer chaque minute, parce qu’il peut m’apporter beaucoup. Il est une aide indispensable dans mon aventure en Indy."

L’Espagnol admet ne pas arriver à Sotchi dans le meilleur état de forme possible mais son moral est au beau fixe !

"Le voyage en Amérique a été épuisant, mais il a aussi été rafraichissant. Tu dois remettre ton cerveau à zéro, il y a tellement de choses nouvelles à découvrir, tu redeviens de nouveau un débutant. Les discussions avec les techniciens tournent sur d’autres axes essentiels que ceux en Europe. J’ai été aussi invité en Alabama à prendre part à une réunion de pilotes. J’ai trouvé intéressant de voir à quoi ressemble un paddock en IndyCar, c’est vraiment un endroit ouvert, si tu compares avec celui de la Formule 1. Les fans sont beaucoup plus proches des pilotes que chez nous. Et aussi, le travail en simulateur est tout autre. J’y ai eu beaucoup de nouvelles impressions, et c’est beaucoup mieux que de ruminer sur le Grand Prix de Bahreïn. Mais encore une fois, ce qui m’a coupé le sifflet, c’est qu’autant de personnes m’aient reconnu, après qu’elles aient entendu que je prenais part à l’Indy 500."

Alonso pense-t-il vraiment à la victoire dès sa première tentative ? Il admet tempérer un peu ses ardeurs.

"Mon but en Indy : être compétitif. Mais, au moins, je peux lorgner sur le trophée du vainqueur, contrairement à la F1 en ce moment. Si j’arrive à m’approcher de cela fin mai ? Je ne le sais pas... mais ce serait bien de pouvoir le tenir dans mes mains."

La semaine qui arrive est pour Alonso "tout à fait normale. Cela ne va pas me poser de difficultés de devoir de nouveau penser qu’après deux tours, je serai à la limite. Le grand changement sera lors de la semaine après Sotchi, car je vais piloter une voiture d’IndyCar. En tant que pilote, c’est pour moi un super test. Et je m’en réjouis beaucoup à l’avance."

Alonso a cependant entendu que Stoffel Vandoorne a réalisé un jour de test à Bahreïn sans rencontrer le moindre problème avec sa McLaren-Honda.

"Epatant, n’est-ce pas ?" réagit-il en riant. "Mais c’est une très bonne nouvelle, cela montre que nous faisons des progrès. Je veux avoir ici un week-end sans aucun problème et réussir pour la première fois en 2017 à passer l’arrivée. Et si possible, marquer mes premiers points."

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