De 1977 à aujourd’hui... Renault en Formule 1

40 ans dans le sport

Par Franck Drui

26 mai 2017 - 15:35
De 1977 à aujourd'hui... Renault en

A Monaco, Renault commence les célébrations pour ses 40 ans de présence en Formule 1. L’occasion de revenir sur l’histoire de la marque au Losange dans la discipline...

Dans les années 70, depuis des années, l’utilisation d’un moteur turbo est autorisée par le règlement technique de la discipline, mais personne n’a encore osé franchir le pas. Personne avant Renault. Dès 1976, le constructeur français lance discrètement des essais en piste avec une version 1,5 litre de son V6. Plusieurs épreuves sont programmées pour la saison suivante.

Propulsée par son V6 turbo, la RS01 débute lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1977. Confiée à Jean-Pierre Jabouille, la « théière jaune » ne voit certes pas le drapeau à damier, mais elle marque les esprits. Quatre autres courses suivent en fin d’année, permettant à Renault d’engranger une précieuse expérience.

L’apprentissage se poursuit tout au long de la saison 1978, jusqu’à ce que Jabouille inscrive les premiers points de Renault en F1 — les premiers pour un moteur turbo — en prenant la quatrième place du Grand Prix des États-Unis. En 1979, le passage au double turbo à Monaco représente un progrès tangible.

Renault surmonte enfin les problèmes de temps de réponse et Jabouille décroche une première victoire historique à domicile après s’être élancé de la pole position à Dijon. L’investissement de Renault en F1 commence à porter ses fruits lorsque Renault se classe deuxième du Championnat du Monde 1983 avec Alain Prost. Vainqueur de quatre manches face aux trois succès de Nelson Piquet, le Français n’est qu’à deux unités du Brésilien. La même année, Renault devient pour la première fois motoriste d’une seconde écurie, Lotus. D’autres fournitures sont ensuite conclues avec Ligier et Tyrrell. Au Grand Prix du Portugal 1985, Ayrton Senna remporte sa première victoire en F1 avec un V6 Renault.

Fin 1985, l’équipe d’usine cesse ses activités pour se concentrer sur son rôle de motoriste. En 1986, le trio Senna-Lotus-Renault se montre le plus rapide de la grille, le Brésilien décrochant huit pole positions. Renault retrouve officiellement la Formule 1 au terme de la décennie à la faveur d’un partenariat avec Williams. Dès sa première campagne en 1989, la nouvelle association débouche sur deux victoires en Grands Prix, puis deux autres en 1990. Nigel Mansell, qui connaît les moteurs Renault depuis son passage chez Lotus, intègre l’écurie en fin d’année.

Commence alors une extraordinaire période de succès. À la fin de l’année 1991, Williams-Renault est déjà le duo à battre. En 1992, Mansell écrase la saison et offre son premier titre mondial à Renault dès le mois d’août.

Ancien pilote Renault, Alain Prost rejoint Williams en 1993. Lui aussi décroche la couronne avant de prendre sa retraite. D’autres sacres suivront, en 1996 avec Damon Hill, puis en 1997 avec Jacques Villeneuve. Williams-Renault est également sacrée chez les Constructeurs en 1992, 1993, 1994, 1996 et 1997.

En 1995, Renault renforce son implication en s’associant avec Benetton. Michael Schumacher obtient le titre chez les Pilotes, tandis que Benetton s’impose chez les Constructeurs. Avec ses deux clients, Renault coiffe six couronnes mondiales d’affilée entre 1992 et 1997. Entre 1995 et 1997, Renault remporte 74 % des courses disputées.

Renault quitte officiellement la discipline fin 1997. Williams, Benetton, et plus tard BAR, utiliseront des blocs d’origine Renault badgés Supertec, Mecachrome et Playlife. À Viry-Châtillon, une cellule de développement continue à plancher sur un futur programme F1.

L’absence officielle de Renault sur les grilles de départ est à nouveau de courte durée. Début 2001, le Losange annonce le rachat de l’écurie Benetton pour redevenir constructeur à part entière. Renault fournit ainsi des moteurs à Enstone avant que la structure ne renaisse sous le nom de Renault F1 Team l’année suivante. Le site châssis reste basé au Royaume-Uni et collabore étroitement avec le département moteur de Viry-Châtillon.

En 2003, Fernando Alonso décroche en Malaisie la première pole position de l’équipe. Le jeune espagnol fait encore mieux en Hongrie où il signe le premier succès de Renault F1 Team. Un an plus tard, Jarno Trulli offre la victoire à Renault lors du rendez-vous le plus prestigieux de l’année : le Grand Prix de Monaco. En 2005, Alonso est l’homme à battre : il devient champion du monde Pilotes tandis que Renault s’impose chez les Constructeurs avec huit succès pour l’Espagnol et son équipier Giancarlo Fisichella.

Malgré l’important tournant technologique que représente le passage du V10 au V8, Renault poursuit sur sa lancée en 2006. Avec huit victoires, Renault lutte face à Ferrari dans la conquête des titres, mais la capacité d’innovation de la marque française l’emporte à nouveau avec un doublé.

Rompu à l’exercice de fournir plusieurs équipes, Renault signe un partenariat moteur avec Red Bull Racing en 2007. Les monoplaces bleues ne tardent pas à se révéler performantes. En 2010, Vettel sort finalement vainqueur pour devenir le plus jeune pilote sacré de l’histoire de la discipline. L’écurie Red Bull-Renault s’offre le trophée des Constructeurs.

Tandis que Renault recentre son activité sur la fourniture de moteurs, Sebastian Vettel est intouchable au Championnat du Monde, battant tous les records pour décrocher quatre sacres consécutifs jusqu’à 2013. Aux côtés de Red Bull Racing, Renault équipe Lotus F1 Team, Caterham F1 Team et Williams F1 Team. Tout au long de la période V8, le bloc conçu et développé par les 250 ingénieurs de Viry-Châtillon n’a cessé de dominer en remportant plus de 40% des courses disputées et un nombre record de pole positions.

En 2014, la Formule 1 effectue une véritable mue avec l’introduction d’une technologie d’avant-garde. Le nouveau groupe propulseur de Renault en F1 combine l’architecture de l’ancienne génération de moteurs suralimentés, de puissants moteurs électriques et d’une batterie de systèmes de récupération d’énergie sophistiqués pour réduire la consommation de 40% tout en offrant un dynamisme et des performances similaires.

Renault continue de fournir Red Bull Racing et son écurie soeur Scuderia Toro Rosso, mais aussi Lotus F1 Team. La lutte est toutefois féroce. Après un examen complet de sa stratégie, Renault annonce fin 2015 son retour en tant que constructeur à part entière. En 2016, Renault retrouve la F1 dans le cadre d’un engagement minimal de neuf ans sous l’étendard Renault Sport Formula One Team. L’objectif est de remonter une fois de plus sur la plus haute marche du podium et de jouer les titres mondiaux.

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