Ecclestone : Il fallait sortir la Formule 1 de l’Europe

Les nouvelles courses ? Pas qu’une question d’argent !

Par Franck Drui

19 mars 2017 - 13:43
Ecclestone : Il fallait sortir la (...)

Bernie Ecclestone a parfois été critiqué pour avoir signé des courses avec certains pays au seul nom de l’argent... en apparence.

Le dernier exemple en date vient de Liberty Media, les nouveaux propriétaires de la Formule 1, qui ont bien fait comprendre que Bakou a surtout eu sa place dans le calendrier de la F1 grâce aux dizaines de millions d’euros versés chaque année.

Mais Ecclestone avait aussi été critiqué à l’époque pour l’arrivée de la Chine, la Russie, Singapour, la Malaisie ou encore Bahreïn, qui ont peu à peu pris la place de certaines courses en Europe.

L’ancien grand argentier de la F1 se défend et confie que ce mouvement ne date pas d’hier.

"Quand j’ai mis en place le GP de Hongrie (dans les années 80), il était de l’autre côté du rideau de fer. Pour mettre en place les contrats et les accords nécessaires, j’ai dû le faire avec le KGB. Je voulais sortir la F1 de l’Europe. Le monde est un peu plus grand que l’Europe. C’est pourquoi je pense que c’est bien que nous soyons en Russie, à Bakou ou ailleurs."

Et ce n’était donc pas qu’une question d’argent ?

"Aurions-nous été dans ces pays s’ils avaient payé la même chose que les courses européennes ? La réponse est oui. J’espère qu’ils ne vont pas lire ça et penser que je les ai un peu volés ! Toutes ces personnes sont majeures, elles sont heureuses des accords. Cela leur allait bien et cela nous allait bien aussi."

Ecclestone s’étend un peu plus sur le sujet et révèle quelques regrets toutefois.

"Avant de signer un accord avec un promoteur, je lui disais, toujours, dès le début, qu’il va y laisser sa peau. Qu’il ne pense pas un moment faire mieux que les autres et gagner de l’argent. Je lui expliquais pourquoi il n’allait pas en gagner. Personne ne me croyait. Et après 2 ou 3 ans, ils le reconnaissent."

"Mais je regrette probablement d’avoir réussi à prendre autant d’argent aux promoteurs pour une course. Cela veut dire des billets très chers s’ils ne veulent pas faire faillite tout de suite. Ce que je voulais c’est que les équipes reçoivent moins d’argent afin que nous puissions réduire les prix pour les promoteurs. Ils perdent tous de l’argent. C’est ce qui va mal. Les gens vont être étonnés de m’entendre dire ça. Mais la raison était qu’on m’a demandé de générer le plus d’argent possible pour CVC. Ils voulaient vendre le sport, il fallait de bons profits."

Concernant les relations avec les promoteurs, Ecclestone révèle qu’il continue à aider Liberty Media, dans son nouveau rôle de président d’honneur. Il a déjà une mission.

"Je vais au Brésil pour parler encore au président et voir si je peux le convaincre d’investir de l’argent sur le Grand Prix à Interlagos. C’est la seule chose que m’a demandé Chase Carey pour le moment.Sans ça, il est possible que nous perdions cette course. Et je ne le souhaite pas parce que je l’ai mise là il y a 45 ans et c’est une bonne course."

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