Gérard Neveu : Redonner des forces au championnat ELMS

"Tout le monde travaille fort"

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18 mai 2013 - 10:18
Gérard Neveu : Redonner des forces (...)

Deux semaines après les 6 Heures de Spa en FIA WEC, l’équipe de LMEM (Le Mans Endurance Management) est à Imola pour le deuxième round de l’European Le Mans Series. Championnat moribond en 2012, il en est autrement cette année avec un plateau qui flirte avec les 30 engagés et pas des moindres. Toutes les équipes n’ayant les reins assez solides, la série Le Mans européenne permet de rouler parmi un peloton de premier choix dans les différentes catégories mais aussi de s’aguerrir à l’Endurance. On a vu plusieurs équipes débuter avec l’ELMS avant de passer dans la discipline reine qu’est le FIA WEC. Ce championnat labellisé ACO occupe une place importante au Mans.

Présent sur tous les meetings, Gérard Neveu, en charge du FIA WEC et de LMEM, est bien actif au sein du paddock à l’écoute des remarques des équipes et des pilotes, l’année 2013 étant celle du renouveau. Toujours prêt à répondre à nos questions, nous sommes allés nous entretenir avec l’homme fort des deux championnats sur plusieurs sujets, qu’ils soient FIA WEC ou ELMS.

Laurent Mercier : Le paddock ELMS fait plaisir à voir ce week-end à Imola. Le sentiment est le même au sein de l’équipe LMEM ?

Gérard Neveu : « Comment pourrait-il en être autrement... Tout le monde travaille fort pour redonner des forces au championnat sur l’échiquier européen. L’European Le Mans Series a sa légitimité. La saison 2012 a été souffrante avec un problème de confiance sur le plan de l’organisation. Nous avons bien conscience qu’il faut attendre la fin de saison pour tirer les conclusions et se projeter vers 2014. Le premier retour que nous avons sur Imola est très positif. Le tracé est extraordinaire et les gens du circuit vraiment accueillants. Tous les ingrédients sont réunis pour que cela fonctionne et j’espère bien que nous reviendrons ici dans le futur. Le public doit découvrir l’ELMS après la venue de l’Intercontinental Le Mans Cup en 2011. Ce week-end, les entrées sont gratuites car seul le supplément paddock est payant où les spectateurs peuvent voir de près les plateaux ELMS mais aussi GT Tour, sans oublier les autres séries présentes avec notamment les monoplaces historiques. »

A l’aube de ce deuxième meeting de l’année, les curseurs sont au vert ?

« Le plateau progresse petit à petit. Plus le FIA WEC se portera bien, plus l’ELMS se portera bien. Il faut être à l’écoute de tout le monde et prendre les décisions en commun. Il faut écouter les teams collectivement mais aussi individuellement. C’est une grosse charge de travail pour tout le monde et l’ACO s’investit pleinement dans l’ELMS. Ce week-end se déroule le Moto GP au Mans et Pierre Fillon est ici à Imola. On travaille, on rencontre des gens, on discute. Il faut donner du plaisir aux teams et développer. »

Venons-en au FIA WEC. Est-il prévu de revenir à Spa en 2014 ?

« Tout a été dit sur le sujet et je ne tiens pas à polémiquer. La prochaine fois que l’on entendra parler de Spa, c’est lorsque le calendrier 2014 sera annoncé. Ce n’est qu’à ce moment que l’on saura si le FIA WEC revient à Spa ou pas. »

Justement, le calendrier FIA WEC 2014 sera annoncé à quel moment ?

« A la rentrée. A cette période de l’année, nous n’émettons que des hypothèses. Le nombre de courses devrait être identique. Nous espérons pouvoir corriger certaines petites choses, comme éviter de mettre une course en même temps que le Petit Le Mans par exemple. Cependant, les calendriers ne sont pas extensibles tout comme les possibilités de rouler sur les circuits. »

Pour ce qui est de l’ELMS, le format de trois heures sera conservé en 2014 ?

« Trois heures, c’est le format intermédiaire. Rien n’est définitif pour le futur mais nous ne reviendrons pas à six heures. Cependant entre trois et six heures, il y a de la marge. Il n’est pas prévu de mixer les formats pour une question de régularité. Nous appliquons la même recette qu’en FIA WEC. Fin 2012 nous avons analysé la saison écoulée afin de faire progresser les choses et changer ce qui peut l’être. Il faut donner de la visibilité pour que les gens acceptent de s’engager. Dans les deux championnats, nous sommes là pour réécrire l’histoire de l’Endurance et pas pour un one-shot. »

Peut-on voir à l’avenir des courses en ville dans l’un ou l’autre championnat ?

« Aucune règle de l’Endurance ne l’interdit. Il faut pour cela trouver les bons endroits, ce qui n’est pas une mince affaire. Disons que pour nous, cela fait partie des réflexions. Aller au contact des gens est toujours quelque chose de positif. C’est la même chose avec les courses de nuit. Nous voulons transposer les valeurs du Mans dans d’autres lieux, aussi bien la proximité avec le public, les nouvelles technologies, l’aventure collective, la mixité pilotes professionnels et gentlemen, les constructeurs et les privés. »

Un mot sur la catégorisation de pilotes. On commence à voir des équipages un peu « borderline » en LMP2. Là aussi il va y avoir une réflexion ?

« La catégorisation des pilotes est un vrai sujet de fond à traiter. La force du FIA WEC et de l’ACO est d’être à l’écoute et de discuter. On sait bien que le sujet ne fera jamais l’unanimité. Vincent Beaumesnil est très attentif au sujet. »

Propos recueillis par Laurent Mercier

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