Interview – Horner : Nous remercions Renault mais le moment de partir était venu

Red Bull va toujours pousser pour gagner un titre cette saison

Par Alexandre C.

19 juin 2018 - 17:40
Interview – Horner : Nous remercions

Christian, parlez-nous de la décision de Red Bull de quitter Renault pour passer au moteur Honda l’an prochain…

« Nous avons réfléchi de nombreuses heures à cette décision de changer de moteur pour 2019 et 2020. Nous avons profité d’une relation longue et pleine de succès avec Renault, couronnée par l’obtention de 8 championnats et plus de 150 podiums. Mais nous avons décidé que le temps était bien choisi pour franchir une nouvelle étape dans notre projet Red Bull Racing et ainsi de débuter un nouveau partenariat moteur avec Honda. »

« Nous avons eu le privilège de voir à quel point ils avaient progressé cette année, et nous sommes arrivés à la conclusion – purement dictée par des raisons techniques solidement étayées – que c’était le bon choix à faire pour le futur. »

En passant chez Honda, Red Bull pourra-t-elle toujours se battre pour la victoire au classement des constructeurs en 2019 ?

« Notre détermination dans l’équipe est de continuer à combler l’écart sur nos rivaux directs. Nous avons essayé d’y arriver durant les deux dernières années. Bien sûr l’unité de puissance est un élément vital dans une F1, et nous avons confiance dans Honda, et dans leur capacité à avoir les bonnes infrastructures, les bonnes ressources, les bonnes capacités techniques, et la détermination qu’il faut pour nous aider dans notre quête – réduire l’écart sur les équipes devant nous, Ferrari et Mercedes. »

Le moteur Honda n’est-il pas trop en retard par rapport à l’unité de puissance Renault ? Comment comparer ces deux V6 ?

« Nous avons été dans une situation privilégiée pour surveiller les progrès de Honda, au sein de notre équipe sœur Toro Rosso. Et Renault était bien sûr notre fournisseur moteur. C’était formidable de voir les progrès de Honda. Nous sommes arrivés à la conclusion que Honda réalisait de bons progrès, à la fois sur le plan de la performance et de la fiabilité. Et nous avons donc pris cette décision difficile, celle de changer de fournisseur d’unité de puissance après 12 ans passés avec Renault. Nous aurons un nouveau moteur pour 2019 et 2020. »

Pourquoi ne pas avoir attendu le Grand Prix d’Autriche pour annoncer cette décision ?

« Nous avons décidé de nous baser sur les informations que nous avions obtenues à Montréal sur le rythme des deux moteurs. Notre décision a été motivée par des considérations liées à l’ingénierie, et ce fut assez clair. Donc nous avons pensé qu’au lieu de retarder notre décision, de faire patienter Renault – car ils étaient intéressés par l’idée de connaître notre décision le plus tôt possible – le moment était venu de prendre cette décision. Et de faire notre annonce aujourd’hui. »

Puisqu’il faut revoir l’installation du moteur, le développement de la monoplace de cette année va-t-il être écourté pour mieux préparer 2019 ?

« Nous sommes très concentrés sur cette saison 2018. Nous avons encore nos chances dans les deux championnats, nous avons gagné deux courses cette année, nous sommes 3e au classement des constructeurs. Et il reste encore beaucoup de courses. Nous allons donc pousser jusqu’à la fin de la saison, et nous allons pouvoir compter sur le soutien de Renault jusqu’à la fin de la saison, qui sera j’en suis sûr sans faille, comme ce fut le cas lors des 11 dernières saisons. Oui, notre priorité est de continuer à être compétitifs pour ce championnat. »

Toro Rosso court avec un V6 Honda cette saison. A quel point cette relation a-t-elle aidé Red Bull à prendre sa décision ?

« Le partenariat entre Toro Rosso et Honda fut extrêmement utile à Honda. Bien sûr la technologie Red Bull se retrouve dans la Toro Rosso au niveau de la transmission et dans d’autres domaines. Il y a des synergies et cela aide à créer encore davantage de synergies. Avoir le même moteur dans les deux équipes nous sera grandement profitable. Oui, il y aura vraiment des bénéfices à tirer du fait d’avoir le même fournisseur pour nos deux écuries. »

12 années de partenariat avec Renault vont donc prendre fin… Qu’est-ce que cela représente pour Christian Horner ?

« Notre partenariat avec Renault avait commencé avec Flavio Briatore, qui manageait l’écurie Renault et le département moteur en même temps. C’est lui qui a permis d’obtenir la signature de Carlos Ghosn pour que nous puissions avoir le moteur Renault en 2007. En 2009 nous avions gagné notre premier Grand Prix avec Renault et en fait, tous nos podiums, sauf un, toutes nos victoires, ont été obtenus avec un moteur Renault. Ce fut une relation qui fut couronnée de succès, surtout durant l’ère V8. Mais tout a une fin, et il est temps de poursuivre notre engagement en F1 sur une voie différente. Nous souhaitons le meilleur à Renault pour le futur et nous avons hâte de travailler avec nos nouveaux collègues de chez Honda, pour le début de la saison 2019. »

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