Levé à 2h30 pour McLaren : De Vries raconte son travail dans le simulateur

Un travail de l’ombre

Par Alexandre C.

23 avril 2017 - 18:32
Levé à 2h30 pour McLaren : De Vries

Nyck De Vries a lié depuis sept années sa carrière avec McLaren. Jeune espoir de l’écurie de Woking, le Néerlandais court cette année en Formule 2 après avoir arpenté la Formule Renault 3.5. Mais il se rend aussi de manière régulière au McLaren Technology Center, pour mener un travail dans le simulateur de l’écurie. Le pilote de 22 ans raconte aujourd’hui cette nouvelle tâche dans sa carrière, qui remplit aisément son emploi du temps… à toute heure de la nuit parfois.

« Dans le passé, je n’étais pas vraiment impliqué dans le travail en simulateur, pas même pour mes propres besoins. Mais à partir de cette année, je serai largement impliqué avec l’équipe, pour trouver les domaines où je pourrai aider à développer la voiture – si je suis libre ces week-ends. »

« Par exemple, j’étais à Woking toute la semaine du GP à Shanghai pour faire des rapports sur la course de F1 en Chine. Donc le vendredi matin, je suis arrivé à 2h30 du matin pour coller aux horaires chinois. Mais malheureusement, nous n’avons vu beaucoup de roulage en raison de la pluie ! Mais nous étions là pour aider l’équipe où nous le pouvions, et pour aider McLaren à régler son simulateur pour qu’il reflète les conditions de piste. »

« Pour le Grand Prix de Chine, c’était la première fois que je faisais ces rapports de course, et c’était assez fascinant de voir tout le monde arriver si tôt. Le restaurant est ouvert spécialement pour nous, pour préparer le déjeuner et le dîner à des heures étranges ! On sent qu’il y a un groupe de personnes totalement ici pour soutenir le travail de l’équipe à l’autre bout du monde, et c’est assez sympathique d’en faire partie. Bien sûr, vous devez vous lever à des horaires insensés, mais vous aimez être là, tous ensemble, pour aider l’équipe. »

« C’était une expérience sympathique, et j’espère que nous roulerons aussi à des horaires plus convenables plus tard dans la saison. Et j’espère que nous aurons un peu de roulage en essais libres ! »

McLaren ne met pas à disposition son simulateur par pure charité. Nyck De Vries doit bien sûr aider au développement de la voiture – mais il profite également de cette expérience à Woking.

« Je pense que c’est une situation gagnant-gagnant. C’est bon pour moi de toujours travailler dans le cadre de mon sport, de développer mes compétences et ma capacité à donner un bon retour d’expérience. C’est bon pour moi de travailler avec des ingénieurs et d’apprendre les techniques et la physique qui est derrière tout ça, et de voir la quantité de travail que ces équipes investissent pour obtenir un résultat. Donc c’est un avantage et seulement un avantage. »

« Je pense que de nos jours, notre génération de pilotes doit apprendre quelque chose du simulateur, parce que malheureusement, nous n’avons pas autant de temps de piste que par le passé. Donc vous devez continuer à développer et à exercer vos talents, ce qui est fait dans le simulateur. Et c’est la première chose que j’en tirerai, parce qu’explorer ces techniques de pilotage, et les comparer avec celles d’autres pilotes, m’aide beaucoup, autant que je peux aider le développement de la voiture. »

Est-ce que le travail de Nyck De Vries dans le simulateur McLaren profite à Rapax, son écurie de Formule 2, notamment au niveau de l’échange de données ?

« Il n’y a pas beaucoup de choses à leur dire, puisque nous travaillons surtout dans le simulateur pour McLaren et pour la F1. Mais par exemple je n’ai jamais été à Bakou par le passé, et Monaco sera une très bonne piste pour s’exercer. Donc bien sûr, parfois, nous avons un peu de temps de roulage sur ces pistes, et nous pouvons combiner ce roulage avec ma préparation, ce qui est bon. »

« Rapax m’a toujours beaucoup soutenu, et bien sûr, ils pensent que c’est une bonne chose. Rouler dans le simulateur McLaren sur des pistes variées signifie que je n’ai pas besoin de passer beaucoup de temps dans le simulateur de l’équipe, en Italie. »

« Après Bahreïn, j’aurai deux jours de repos chez moi, et ensuite je retournerai à Woking pour travailler sur quelques données, donc en plus de ma saison en F2, je serai principalement occupé par mon travail pour McLaren. Chaque jour est différent, chaque jour apporte de nouvelles choses à tester, à développer et à vérifier, et l’objectif principal est d’aider McLaren à développer la voiture, à les aider où je le peux. »

Sept années après s’être engagé aux côtés de McLaren, Nyck De Vries a-t-il aussi pu bénéficier de plusieurs conseils ou rapports de performance sur sa progression ? Comment a évolué sa relation avec l’écurie de Woking ?

« Clairement, je suis de plus en plus étroitement impliqué dans l’équipe. Même si je suis ici depuis sept ans, vous sentez que votre relation avec tout le monde a progressé – non pas seulement avec un ingénieur, mais avec tout le monde. Par exemple, je me suis baladé dans le paddock [à Sakhir], et j’ai vu quelques personnes à l’extérieur, donc je suis allé leur dire bonjour et nous avons bu, non pas un café mais de l’eau ! [rires], et vous sentez que vous faites davantage partie de ce groupe parce que vous êtes davantage impliqué. Et les gars observent vraiment ce que je fais en ce moment, et ils me soutiendront quand ils le pourront. »

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