Marco Mattiacci, le directeur de Ferrari, s’exprime pour la 1ère fois

Tour d’horizon

Par Franck Drui

18 avril 2014 - 14:12
Marco Mattiacci, le directeur de (...)

Le nouveau patron de la Scuderia Ferrari, Marco Mattiacci, était l’homme le plus attendu du paddock aujourd’hui en Chine. L’Italien s’est exprimé longuement devant les journalistes en évoquant sa nomination et, évidemment, le redressement de Ferrari.

"J’ai su 3 jours avant. Montezemolo m’a appelé à 5h58 du matin vendredi alors que j’étais au lit. J’ai pensé à un poisson d’avril mais cela faisait déjà 15 jours que le 1er avril était passé. Après la 2ème ou 3ème minute j’ai compris qu’il était sérieux. Mon billet pour partir de New York vers Milan était déjà prêt trois heures après. Je suis arrivé samedi matin à Maranello."

Mattiacci a passé un peu de temps avec Stefano Domenicali.

"Stefano est quelqu’un de génial, un ami à moi. Nous avons passé le samedi ensemble, quelques heures, puis le lundi toute la journée. Je le respecte énormément, en tant que personne et en tant que professionnel. Il m’a transmis naturellement les dossiers."

L’Italien admet qu’il ne s’est jamais imaginé à ce poste.

"Cela n’a jamais été dans mes intentions. J’ai toujours travaillé très dur pour Ferrari et être prêt à saisir n’importe quelle opportunité. Mais je ne pense pas que vous pouvez sincèrement penser à ce genre de poste. C’est la beauté de la vie de ne pas tout contrôler. Mais il faut être préparé."

Mattiacci va-t-il procéder à des restructurations après celles déjà menées par Domenicali ?

"C’est bien trop tôt pour le dire. J’ai travaillé 14 ans pour Ferrari mais seulement 4 jours pour la Scuderia. Je sais qu’il y a des gens incroyables, une histoire, une fierté. Mais parler de restructuration n’est pas encore possible. Montezemolo et moi sommes bien là pour redresser la situation et soutenir l’équipe."

"J’arrive avec beaucoup d’humilité," ajoute-t-il. "Ma carrière professionnelle me servira : depuis plus de 20 ans j’ai monté des équipes, audité des structures, mais la perspective est différente sur le plan sportif. J’essayerai d’apporter à la F1 mes bonnes pratiques. Le temps de réaction est différent aussi. Il faut réagir en 24 heures et pas en deux mois."

"Avec humilité donc, je vais d’abord chercher à comprendre, travailler très dur avec l’équipe, les pilotes. Je suis une personne qui écoute mais qui se bat à 150% pour être un facilitateur et permettre à tous les talents de s’exprimer."

"Je ne suis pas ingénieur mais nous avons 800 personnes qui travaillent à rendre la voiture plus rapide. Pour moi il s’agira de les motiver au maximum, dans le cadre d’un management précis. Je ne suis pas celui qui donnera une seconde de mieux à la voiture mais je vais créer les conditions pour que les ingénieurs y arrivent," ajoute Mattiacci.

A la question de savoir si Ferrari doit continuer à pousser son programme 2014, il est très clair.

"Je ne pense pas que nous allons abandonner. Notre but est de se rapprocher de Mercedes. Ici déjà ça va mieux pour nous mais Mercedes a beaucoup d’avance. Ce n’est que la 4ème course, il n’est pas question de décider de passer à 2015 maintenant. Rattraper Mercedes n’est pas une tâche facile mais nous allons tout faire pour y arriver."

"Je discuterai avec Montezemolo pour avoir sa vision des choses, il connait mieux la course que moi et ce que nous devons faire. S’il faut embaucher, j’irai embaucher. Seulement si la personne considérée peut apporter une valeur ajoutée. C’est ma philosophie. Ce qui doit être fait le sera. Je suis là pour apporter une nouvelle perspective, de nouvelles solutions."

Aux gens qui soulignent qu’il ne peut réussir facilement sans expérience de la F1, Mattiacci a une réponse.

"Ce job est très motivant pour moi. D’abord pour montrer à Ferrari ce que je sais faire, ensuite à la Formule 1. J’adore la course et j’en fais d’ailleurs à mes heures perdues. J’ai dû passer plus de 20 week-ends sur un circuit l’an dernier. Ce n’est pas de la F1 mais j’ai la passion de la course dans le sang."

L’Italien s’est fait remarquer par ses lunettes de soleil, qu’il n’a pas quitté tout au long de la journée. C’est son style ?

"Non ! Mais quand vous enchainez 40 heures d’avion en 4 jours, que vous ne dormez pas vraiment, alors les lunettes de soleil sont un peu nécessaires..."

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