Mercedes a donné des consignes car ’la situation a changé’

Wolff aurait aimé avoir une autre solution

Par Emmanuel Touzot

18 avril 2017 - 11:57
Mercedes a donné des consignes car (...)

Opposée à l’utilisation de consignes d’équipes depuis trois ans, Mercedes a étonné une grande partie du paddock en intimant l’ordre à Valtteri Bottas de laisser passer Lewis Hamilton, au milieu de la troisième course de la saison. Largement en tête lors des années précédentes, l’équipe allemande avait la marge de manœuvre nécessaire pour laisser ses pilotes se battre et avoue que la situation est nettement différente.

« Nous n’aimons pas ça » assure Toto Wolff. « Nous ne le faisions pas ces dernières années. Jusqu’à maintenant, nous avons essayé de les éviter au maximum. C’est simplement le moment où l’on se rend compte que sans réaction, on va perdre la course. Il faut alors prendre cette décision impopulaire, la situation est différente ».

Wolff admet que la décision a donné lieu à un débat en interne mais que le niveau affiché par Ferrari et Sebastian Vettel, qui ont remporté deux des trois premières courses, a poussé l’équipe à aller dans ce sens, et que la lutte entre la Scuderia et Mercedes impose ce genre de décisions.

« C’est aussi une question à laquelle Ferrari devra faire face. C’était notre état d’esprit et notre philosophie de la course jusqu’ici de donner les mêmes chances à nos deux pilotes. Une course comme Bahreïn, où nos pilotes partent en première ligne, s’ils se retrouvent premier et deuxième on les laisse courir. Mais quand vous avez un problème sur une voiture comme ça a été le cas, on le considère, sauf que la situation était différente avec une Ferrari au milieu. Après trois courses dans la saison, on ne veut pas aller dans cette direction ».

« On est toujours plus intelligent après la course, en réfléchissant à ce qu’on aurait pu faire. C’est une décision qu’on n’aime pas prendre. Je pense qu’on doit laisser à nos deux pilotes la chance de gagner une course et de signer le meilleur résultat. Ce n’est que lorsqu’on est devant le fait accompli que l’on réalise que si l’on ne change rien, on va perdre la course, et qu’on prend cette décision ».

Wolff a également assuré que la pole position ne donnait aucune priorité en vue de consignes, mais qu’il s’agit bien d’une décision basée sur les performances en course.

« Ce serait trop dur, ce serait l’inverse de ce que l’on a fait dans les dernières années. C’est important de leur donner la même chance au départ de la course. Nous aurions sûrement pris une décision différente si Valtteri avait roulé en tête avec le problème de pneus et si Lewis avait été deuxième, mais avec Sebastian au milieu nous n’avons rien pu faire » poursuit l’Autrichien.

Le directeur de Mercedes a enfin précisé qu’il était ravi de la lutte qui oppose Mercedes à Ferrari, dont la bataille en piste est aussi dure que leur relation dans le paddock est saine : « J’aime cette philosophie, un peu comme au rugby. Notre bataille est rude mais après, nous sommes capables de prendre une bière ensemble. Je pense que c’est important ».

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