Pour Bourdais, ‘la F1 reste dans sa bulle’ et méprise l’IndyCar

Une autre réaction aux propos de Günther Steiner

Par Alexandre C.

21 janvier 2018 - 09:27
Pour Bourdais, ‘la F1 reste dans (...)

Günther Steiner, le directeur de Haas F1, a jeté un pavé dans la mare il y a plusieurs jours, en assurant qu’aucun pilote courant actuellement aux États-Unis n’avait le niveau pour rouler en Formule 1.

Une telle déclaration, surprenante de la part du directeur de la seule équipe américaine en F1, continue de choquer le monde de l’IndyCar qui se sent, à juste titre, visé.

C’est aujourd’hui Sébastien Bourdais, qui a la particularité d’avoir roulé en F1 (avec Toro Rosso) et en IndyCar, de réagir. Pour le pilote français, la déclaration de Günther Steiner montre à quel point la F1 est devenue méprisante envers les autres disciplines.

« Clairement, la F1 ne nous considère pas du tout. Ils sont dans leur petite bulle, sur leur propre île. Soit vous rentrez dans leur jeu et vous êtes évalués selon leurs critères, soit vous n’êtes pas considéré du tout. »

« Je comprends parfaitement que les pilotes américains prennent [cette déclaration] personnellement parce que ce n’est pas juste. Mais depuis quand la F1 est juste ? Elle ne l’a jamais été. »

Sébastien Bourdais a pris 27 fois le départ d’une course de F1 avec Toro Rosso, sans pour autant pouvoir tenir la comparaison avec son coéquipier Sebastian Vettel. Cela ne prouve-t-il pas que l’IndyCar n’est qu’une voie de refuge pour les pilotes ayant échoué en F1 ?

« Cela m’a pris trois championnats aux USA – et un championnat de Formule 3000 – pour finalement avoir une opportunité en F1. Donc oui bien sûr, je n’ai pas vraiment servi la cause des Américains parce que j’ai échoué. Donc c’est ainsi que les gens peuvent être amenés à percevoir les pilotes d’IndyCar. Et le passage d’Alex Zanardi en F1, avant moi, ne s’est pas non plus transformé en conte de fée. »

« Vous ne pouvez nier que le pinacle du sport auto est la F1 » tempère cependant Boudais. « Et vous ne pouvez pas reprocher à quelqu’un de vouloir avoir la chance d’y piloter. Mais le problème, c’est qu’il ne suffit pas d’essayer pour avoir une opportunité. »

Alexander Rossi, qui n’avait disputé que quelques courses pour la petite équipe Marussia, en fond de grille, avait remporté les 500 Miles d’Indianapolis dès sa première participation. De même, Fernando Alonso, en mai dernier, a impressionné les observateurs pour ses débuts sur ovale. Cela ne prouve-t-il pas encore une fois qu’il existe bien une différence de hiérarchie entre les deux disciplines ?

Cependant pour Graham Rahal, un autre pilote américain d’IndyCar, la comparaison avec Fernando Alonso est biaisée.

« Tout le monde en F1 a répété que Fernando Alonso était le meilleur. Donc il faut prendre ce point en considération. Ensuite, nommez-moi un rookie qui ait jamais eu un jour entier d’essais sur la piste du Speedway. Fernando Alonso est le seul dans ce cas. Ensuite, mettez-le dans une voiture Andretti qui, ces cinq dernières années, était la voiture à battre. Donc vous donnez la meilleure voiture à un talent incroyable, avec en plus beaucoup d’essais… Si vous assemblez les pièces du puzzle, le succès sera au rendez-vous. »

« Amenez Lewis Hamilton ici, il y parviendra aussi. Amenez Sebastian Vettel, ce sera la même chose. Et Fernando Alonso, il est incroyable. J’adore ce gars. Son approche, c’est celle d’un pilote d’un course. Nous avons besoin de plus de ce genre de gars dans ce monde. Mais prenez Fernando Alonso et amenez-le à Belle Isle [un circuit du championnat IndyCar] et ne lui donnez aucun jour d’essais comme pour nous autres, alors ce sera une histoire différente des derniers 500 Miles d’Indianapolis. »

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