Renault : Des progrès incontestables mais Mercedes reste la référence

Renault F1 a incontestablement bien progressé pendant l’hiver avec la version 2015 de son V6 turbo hybride, fruit de recherches faites durant une année. Mais le motoriste français n’est pas le seul à avoir bien développé son moteur hybride. Rémi Taffin reconnait que Renault a encore du pain sur la planche avant de pouvoir égaler la référence, Mercedes.

"Notre principale difficulté ce sont les modes opérationnels du moteur. La version 2015 est plus difficile à configurer que celle de l’année dernière. Toutefois, si on parle de puissance pure, nous avons fait un pas en avant par rapport à 2014," déclare le directeur des opérations de Renault F1.

Quel progrès Renault a-t-il fait en comparaison de Mercedes mais aussi de Ferrari, c’est évidemment la question dont tout le monde attend la réponse, notamment chez Red Bull.

"C’est difficile à dire. Je ne peux pas dire si la capacité de notre moteur a augmenté de 5 ou 10%. Pour être honnête nous sommes toujours derrière en termes de performance et de fiabilité mais Renault a su gagner des championnats dans le passé sans avoir le moteur le plus puissant."

Mercedes reste l’équipe à battre, évidemment.

"Il ne faut pas oublier qu’ils ont fini la saison passée avec un avantage d’une seconde sur les autres. Il semble aujourd’hui qu’ils sont toujours devant le reste du peloton mais nous ne le savons pas encore de manière certaine. Il est possible que, comparé à 2014, peu de choses aient changé. Mercedes est devant, ensuite il y a Williams, Ferrari et Red Bull. Les résultats de Melbourne montreront si j’ai tort."

Que manque-t-il à Renault pour avoir un peu plus de confiance dans son potentiel ?

"Nous avons été capables lors des essais d’extraire le potentiel de performance de notre moteur mais nous devons travailler sur la constance de ce potentiel et son exploitation, la souplesse. De ce côté nous n’avons pas réussi tout le programme souhaité, parce que toutes les pièces n’étaient pas encore là. C’est ce que nous allons pousser aux bancs d’essais pour Melbourne."

"La cartographie moteur est un domaine très complexe. Cela ne se programme pas en quelques jours d’essais privés. Cela prend des semaines, voire des mois, surtout avec ce moteur qui est plus difficile à configurer que le précédent."

Renault F1 aborde tout de même le championnat 2015 avec une sérénité qui n’a rien à voir avec l’état d’inquiétude extrême d’il y a un an.

"Oui, nous avons clairement aperçu le potentiel de notre moteur. Les progrès constatés au banc se sont bien matérialisés en piste. Maintenant il nous faut le temps de peaufiner le tout. Avons-nous tout balisé à 100% ? Je ne le crois pas. Chaque course sera un pas en avant."