Sardaigne, après ES9 : Ogier émerge de la boue en tête

Abandons pour Mikkelsen, Tänak et Suninen

Par Franck Drui

8 juin 2018 - 20:38
Sardaigne, après ES9 : Ogier émerge de

Vendredi, Sébastien Ogier a pris la tête du Rally Italia Sardegna au terme d’une première journée pleine de rebondissements, à commencer par les conditions de route inhabituelles.

Délogé par Thierry Neuville (Hyundai i20) de la tête du Championnat du Monde FIA des Rallyes lors du rendez-vous précédent au Portugal, Sébastien Ogier (Ford Fiesta) lançait sa contre-attaque en terminant une première étape marquée par les abandons d’Andreas Mikkelsen (Hyundai i20), Ott Tänak (Toyota Yaris) et Teemu Suninen (Ford Fiesta) avec 18’’9 d’avance sur son rival belge.

Aucun des deux hommes ne s’attendait pourtant à se retrouver en haut du classement en Sardaigne. En tant qu’ouvreurs, tous deux s’étaient même résignés à leurs rôles de balayeurs laissant une trajectoire plus rapide à leurs concurrents. C’était sans compter sur la météo. Traditionnellement épargnée par les cieux, la Sardaigne était cette fois le théâtre de violentes averses... De quoi redistribuer les cartes !

Au premier passage sur les quatre spéciales du jour, Sébastien Ogier misait sur la prudence et se retrouvait cinquième à vingt-cinq secondes de la tête. Néanmoins, le retour du mauvais temps après le passage à l’assistance lui était favorable puisqu’il reprenait les commandes de l’épreuve dès le début de la deuxième boucle à Tula.

« C’était une journée piégeuse », confiait le Français. « Je n’ai pas voulu prendre des risques insensés. Le deuxième passage sur Tula était difficile, mais j’ai gagné beaucoup de temps. C’était surprenant, mais j’étais plus offensif que le matin. Cela dit, je vais quand même devoir aller vite demain ! »

En parallèle, Thierry Neuville peinait à croire à ce petit miracle climatique. Cela ne l’empêchait pas d’attaquer toute la journée, quitte à froisser sa voiture à l’avant et à l’arrière après trois escapades dans les fourrés.

« Je pensais n’avoir aucune chance d’être dans les huit premiers ce matin », affirmait-il. « La pluie a aidé, mais j’ai attaqué fort. »

À 37’’2 de la tête, Jari-Matti Latvala (Toyota Yaris) terminait l’étape au troisième rang. S’il manquait d’abord de confiance sur le terrain glissant, le Finlandais augmentait ensuite la cadence pour remporter la dernière spéciale, disputée sur le sec.

Esapekka Lappi (Toyota Yaris) pointait à 4’’4 de son compatriote et équipier. Après s’être montré très prudent après sa crevaison alors qu’il n’avait embarqué qu’une roue de secours, le Champion WRC2 2016 passait de la dixième à la quatrième place dans l’après-midi. Il précédait ainsi Mads Østberg (Citroën C3), auteur de deux erreurs dans ses choix de pneus, lui-même 3’’2 devant Hayden Paddon (Hyundai i20).

S’il calait à plusieurs reprises en tirant le frein à main, Craig Breen (Citroën C3) prenait tout de même la septième place devant Stéphane Lefebvre (Citroën C3 R5), leader du WRC 2 face à Jan Kopecký (Skoda Fabia R5) et Nicolas Ciamin (Hyundai i20 R5).

Leader au terme de la première boucle, Andreas Mikkelsen devait renoncer lorsqu’un problème de transmission bloquait sa voiture en marche arrière. Ott Tänak occupait la troisième place avant qu’un atterrissage un peu rude n’endommage son radiateur dans la dernière spéciale. Cette dernière piégeait aussi Teemu Suninen, parti à la faute alors qu’il était quatrième de l’épreuve. Dans la matinée, Elfyn Evans (Ford Fiesta) percutait une pierre qui cassait un bras de direction. Le Gallois perdait treize minutes et se retrouvait éjecté du top vingt.

La plus longue étape du rallye aura lieu samedi (demain) avec 146,14 kilomètres chronométrés à l’est d’Alghero. Deux boucles identiques de trois spéciales seront séparées par une courte super-spéciale. Le Micky’s Jump sera aussi au programme avec deux passages sur ce lieu emblématique du WRC.

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