Steiner : comment éviter le burn-out durant les essais à Barcelone ?

Gestion du temps

Par Alexandre C.

22 février 2017 - 14:04
Steiner : comment éviter le burn-out

Les essais de Barcelone approchent ! Or, ces jours d’essais privés sont tout à fait particuliers pour les écuries : contrairement aux week-ends traditionnels de Grands Prix, il n’y a pas ici de couvre-feu et les écuries sont donc mobilisées de jour comme de nuit. Mais comment gérer cette situation tout à fait inédite au niveau des ressources humaines ? Gunther Steiner, le directeur de Haas, nous explique sa méthode à ce sujet… et dévoile encore comment l’expérience accumulée l’an dernier servira grandement l’écurie américaine dans sa progression.

Haas a une année d’expérience en F1, mais s’apprête déjà à vivre une révolution réglementaire cette saison. Est-ce que vous aurez donc l’impression de repartir de zéro, comme à Barcelone l’an dernier ?

Gunther Steiner : Pas complètement. Si vous sortez votre voiture pour la première fois, en tant que nouvelle écurie, vous avez beaucoup d’inconnues. Maintenant, beaucoup de choses sont connues comme l’équipement pour les gars aux stands, les processus, les procédures. Nous sommes bien meilleurs qu’en 2016 sur ces sujets, mais c’est toujours une nouvelle voiture et nous voulons en apprendre plus à son sujet. Ce sont plutôt aux ingénieurs d’essayer de tirer le meilleur de la voiture, et d’essayer de comprendre les pneus aussi rapidement que possible.

Les essais privés nécessitent une mobilisation de tous les instants, sans doute 24 heures sur 24. Comment réussir à gérer le personnel dans ce cas ?

Lors des essais, nous pouvons travailler sans limite. Nous avons une équipe de jour, et une équipe de nuit. Par le passé – et ce n’était pas il y a si longtemps – c’étaient les mêmes gens qui faisaient le même travail, de jour et de nuit. Maintenant, vous avez des gens qui arrivent aux alentours de 18 heures, et qui prennent leur dîner avec les gars de l’équipe de jour, donc ils échangent et discutent de ce qu’ils ont appris, et de ce qu’ils doivent faire. L’équipe de nuit prend le relais et travaille jusqu’au lever du soleil. Ensuite l’équipe de jour revient, et ainsi de suite. Ils prennent leur petit-déjeuner ensemble. Les uns vont dormir, les autres vont travailler.

En F1 comme ailleurs, le burn-out guette, surtout avec de telles cadences de travail. Comment s’y prendre pour l’éviter ?

Normalement, puisque pendant le test vous n’avez qu’une seule voiture alors que vous avez deux équipes mécaniques, vous faites tourner les équipes pour le second test. Vous devez toujours faire attention parce que vous aurez toujours des gens qui ne voudront pas rentrer chez eux. Ils voudront rester, donc vous devrez leur dire ‘Non, c’est terminé pour toi’. C’est assez difficile. Nous essayons de leur donner le samedi ou le dimanche de libre, avant de partir pour l’Australie. Ces gars, quand ils reviennent à l’usine après le second test, doivent reconstruire les voitures avant qu’elles ne partent pour l’Australie. Vous devez faire attention au burn-out.

Comment se passe justement la construction d’une monoplace ? Quelles sont les différences pour Haas d’une saison à l’autre ?

L’an dernier, nous ne connaissions pas beaucoup de choses, parce que nous n’avions pas beaucoup d’expérience. Maintenant, cette année, nous en savons beaucoup plus et nous pouvons beaucoup mieux nous organiser, puisqu’il y a bien moins de points d’interrogation. Nous avions commencé l’été dernier à nous améliorer et à voir où étaient nos points faibles, où nous avions des problèmes. Et nous les avons réglés avec nos fournisseurs et nos partenaires. Beaucoup de choses semblent fonctionner. C’est ainsi que ça devrait être.

On sait que Haas avait connu des soucis notamment avec ses fournisseurs de freins. Qu’est-ce que l’expérience en ce domaine a apporté à l’écurie américaine ?

C’est beaucoup plus facile. Nous avons commencé à parler avec tous les partenaires et nos fournisseurs au milieu de l’été. Nous avons eu de bonnes et constructives discussions au sujet des domaines que nous pourrions améliorer. Nous avons trouvé des domaines où nous pouvions potentiellement faire mieux, et tout le monde a élevé son niveau de jeu. L’an dernier, ils ne nous connaissaient pas, et ils ne savaient pas ce que nous pouvions faire et ce que nous ne pouvions pas faire. Donc, tout le monde a appris des choses l’an dernier. Le processus semble bien plus fluide désormais. Nous nous connaissons désormais, et nous avons développé nos relations. C’est beaucoup plus facile de parler avec des gens quand vous vous connaissez sur le plan personnel.

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