Villeneuve et l’arrivée des jeunes en F1

Sans payer c’est dur !

Par Franck Drui

7 avril 2013 - 07:55
Villeneuve et l'arrivée des (...)

Dans l’interview accordée mercredi dernier à AutoHebdo, Jacques Villeneuve s’est également interrogé sur les jeunes qui aspirent à la F1 et notamment les catégories qui leur permettent d’y arriver. Encore une fois le Québécois s’est montré très critique.

"Combien de pilotes, depuis quelques années, sont arrivés en F1 par leur seul talent, sans payer ?" Une saison de GP2 vaut plus de 1,5 million d’euros, pour une discipline suivie par qui ? Comment vendre ça à des sponsors ?" lance Villeneuve.

"A part le fils de famille riche ou en contact avec une grosse boîte qui accepte de jouer les philanthropes parce que ça amuse le patron, et les très rares jeunes ayant la chance d’appartenir à une filière grâce à leurs résultats précédents, je ne vois pas comment revoir en F1 des pilotes ressemblant à ceux que l’on a connus il y a quelques années, qui se sont construits à leur sueur."

Malgré le fait que le GP2 ait permis à plus de la moitié des pilotes actuels de la grille de départ des F1 d’y être, Villeneuve pense que sur le plan "formation" il y a beaucoup mieux à faire.

"Comment voulez-vous que les pilotes qui débarquent aujourd’hui en F1 aient appris les bases du métier qui les attend ? Châssis identique en GP2, le même depuis cinq ans ! Que peuvent s’inventer les pilotes ? On leur demande de sprinter, de faire des temps au tour, d’aller au bout et de bien respecter les arrêts pneus. Vingt minutes d’essais libres, la qualif et la course. Douze jours d’essais privés, à se partager avec un équipier et avec les problèmes techniques liés à la sortie d’une nouvelle voiture. Ils débarquent à Melbourne avec un bagage forcément nul. La F3 et la F2 à l’époque des châssis et des moteurs différents étaient autrement formatrices."

"Psychologiquement, ça ne peut pas être la même chose entre ces jeunes venus des disciplines dites ’promotionnelles’ et ceux que l’on a vus arriver avant. Les responsabilités ne sont pas les mêmes et ça se voit sur la piste. Ils restent des pilotes ’enfants’ alors qu’ils devraient arriver en F1 mûrs," ajoute-t-il.

Enfin, Villeneuve note que même les bons pilotes, peut-être futurs stars de demain, ne seraient pas en F1 aujourd’hui sans coup de pouce.

"Ricciardo et Vergne, sortis de la filière Red Bull, Grosjean, repêché par Boullier et Total, et qui le mérite, Bianchi, tenu à bout de bras par Nicolas Todt, la FFSA et Ferrari, qui fait un bon boulot, mais grâce à la chance miraculeuse qu’un poste se soit libéré chez Marussia."

"Je ne vois pas comment un jeune talent peut éclore aujourd’hui..." conclut-il.

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