Zak Brown met un ‘1/10’ à la saison de McLaren

Mais est optimiste pour le futur

Par Alexandre C.

13 décembre 2017 - 14:59
Zak Brown met un ‘1/10' à la (...)

McLaren a conclu l’exercice 2017 à une catastrophique pénultième position au classement des constructeurs. L’écurie de Woking n’a battu que Sauber à la régulière.

Zak Brown, le directeur exécutif de McLaren, n’élude pas le bilan des siens pour cette année. Au moment de noter la saison de l’écurie, il n’hésite pas ainsi à brandir un 1 sur 10 particulièrement cinglant et révélateur.

« Si vous notez simplement les résultats, alors je dois nous donner un 1 sur 10. Nous avons fini 9e au classement des constructeurs… »

Tout n’a pas été noir durant cette année, tempère néanmoins l’Américain.

« C’était une saison formidable en termes de travail d’équipe, pour le moral de l’écurie. Il y a eu aussi notre aventure aux 500 Miles d’Indianapolis. Je mentionnerais aussi notre fan-base et la continuité au niveau de notre paire de pilotes. Si nous regardons cette année avec le recul de l’histoire de McLaren, nous voudrons probablement l’oublier, mais nous pouvons peut-être aussi dire que c’est le départ d’une nouvelle ère. »

Les causes de cet échec sont bien connues : en début de saison, Honda avait opté pour un changement de philosophie de son moteur. Un résultat peut-être payant pour le long terme, mais catastrophique pour le court terme…

« Les premiers signes sont apparus avant les essais hivernaux, les données n’étaient pas prometteuses » se rappelle Zak Brown. « Ensuite, après le premier test, lors duquel nous avons changé plusieurs fois de moteur, nous avons pris conscience qu’il y avait un gros problème. Il y avait quelque chose de fondamental qui n’allait pas, et il n’y avait aucun moyen de le réparer rapidement. »

« A ce moment, nous avons imaginé comment nous sortir de cette situation le plus vite possible. Nous avons considéré toutes les options sur la table : faire une pause, changer de partenaire moteur, demander aux autres motoristes de travailler avec Honda. »

« Nous avons exploré tous les scénarios, mais aucun d’entre eux ne pouvait fonctionner. Durant le week-end du Grand Prix du Canada, nous avons pris notre décision : il était temps d’avoir un autre moteur. »

Cette décision n’était pas évidente pour Zak Brown, qui venait simplement d’arriver à Woking.

« J’étais nouveau dans l’équipe et je devais d’abord engranger de l’expérience. Ce qui m’a surpris le plus, c’est que je n’avais pas à motiver les gars. Ils ont toujours tout donné. C’est la culture de cette équipe. C’est pourquoi ils ont gagné tant de titres. Bien sûr, nous savions aussi que chaque gain dans le développement cette année nous profiterait aussi en 2018. L’équipe autour d’Eric Boullier, le directeur de la compétition, a vraiment fait un travail formidable. Tout ce que nous avons développé à l’usine a bien fonctionné sur la piste. »

Les aérodynamiciens de McLaren ont développé un châssis à toute épreuve qui figurait sans nul doute parmi les meilleurs du plateau.

« Avec le GPS, vous pouvez prédire avec 90 % de certitude où vous seriez avec plus de puissance moteur. Nous avons pu mesurer combien de puissance nous perdions en lignes droites. Cependant, ce que nous ne savons pas, c’est à quel point l’aérodynamique fonctionnerait toujours autant si nous étions 10 km/h plus rapide en virages. Néanmoins, nous avions un bon aperçu de notre performance avec plus de puissance. Mais la vérité, c’est que tout cela ne peut être confirmé et validé que sur la piste » reconnaît, sincère, Zak Brown.

Avec Renault en 2018, McLaren n’a pas non plus la certitude de vivre une saison plus apaisée. Le motoriste français a connu beaucoup de problèmes de fiabilité cette saison, tandis que la performance n’est pas encore tout à fait au rendez-vous. Zak Brown n’est-il pas trop inquiet ?

« Ce n’est pas plus inquiétant avec Renault qu’avec un autre motoriste. N’importe quel manufacturier qui développe son moteur à la limite doit en accepter les risques. Nous regardons les bons côtés : Max Verstappen a dominé le Grand Prix du Mexique avec un moteur Renault. Renault connait ses problèmes et sait ce qui doit être fait. Je suis heureux de voir le travail effectué au niveau du développement dès maintenant, et non pas en début de la saison prochaine. »

Zak Brown n’avait pas que le problème Honda à gérer. Il a fallu aussi contenir l’impatience de Fernando Alonso et l’appétit de Stoffel Vandoorne…

« Nos deux pilotes étaient frustrés. Ils l’ont parfois montré aussi. Nous devions comprendre que les athlètes veuillent montrer leurs émotions. Mais leurs critiques ne furent jamais destructrices. Ils se sont toujours battus durement en dépit de ces déceptions. Stoffel pouvait supporter cette situation parce qu’il savait que sa première saison serait une saison d’apprentissage. C’était pire pour Fernando parce qu’il voulait gagner, mais ça n’a pas fonctionné. Je pense que Fernando est le meilleur pilote, le plus complet au monde.

« Stoffel a connu une saison très difficile comme rookie en raison de ces problèmes de fiabilité. Il n’a pas eu autant de roulage qu’il le devrait. Il a dû apprendre beaucoup de nouvelles choses. Néanmoins, il fut très proche de Fernando lors de la deuxième moitié de la saison. Il fut même plus rapide sur quelques pistes. Il est un pilote de course formidable. Nous sommes heureux de l’avoir avec nous. »

McLaren est gâtée au niveau des pilotes puisque le jeune Lando Norris, récent champion de F3, est le nouveau pilote de réserve… Ce qui réjouit bien sûr Zak Brown.

« Lando est le meilleur jeune talent du sport auto, la star du futur en F1. C’est pourquoi je ne crains pas le futur. Nous avons une très bonne voiture, nous avons hâte d’avoir notre nouveau moteur, nous avons trois pilotes excellents, le plein soutien de nos actionnaires, et une équipe de course qui a faim de victoires. Pour moi, la nouvelle saison pourrait commencer dès demain. »

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