Sauber ne veut pas être la prochaine équipe ’B’

Suite à un épisode monégasque peu glorieux pour Sauber puisque ses deux pilotes s’étaient accrochés dans les rues de la principauté, Monisha Kaltenborn a finalement relativisé l’incident. Après l’avoir dans un premier temps qualifié « d’inacceptable », la directrice de Sauber a affirmé que ce n’était pas « si dramatique que ça » maintenant qu’elle avait mis les choses au clair en interne.

Mais Kaltenborn a néanmoins averti ses pilotes qu’ils ne pouvaient pas se comporter comme ils l’entendaient : « qu’on ait affaire à un pilote payant ou non, les intérêts de l’équipe passent toujours en premier. »

« En tant qu’entreprise, nous avons deux facettes : d’un côté, le sport, où nous sommes visibles dans les médias sans que nous soyons là où nous voudrions être. Et de l’autre, le côté commercial. Comme n’importe quelle entreprise suisse de taille moyenne, nous ne sommes pas obligés de tout dévoiler. Mais sur ce point, nous nous sommes renforcés ces dernières années et avons continuellement étendu nos affaires. Mais les spéculations des médias ne nous aident pas, bien au contraire. »

Les problèmes de trésorerie de Sauber sont toujours d’actualité, et les salaires de ses quelque 300 employés ne sont pas toujours versés au moment voulu : « comme avant, nous trouverons toujours une solution. Les délais sont ennuyeux mais malgré ça, nous avons toujours payé. »

Quant à savoir si le manque de fonds et donc de développement de la C35 a fait naître de la frustration chez les pilotes Marcus Ericsson et Felipe Nasr, Kaltenborn assure que « non, ça n’a rien à voir. Mais évidemment, la situation est difficile et ne satisfait personne. »

Parallèlement, une autre écurie en difficulté s’en sort bien mieux, puisque Force India a réussi à placer Sergio Pérez sur la 3e marche du podium à Monaco.

« Il nous faut nous livrer à une autocritique, reprend Kaltenborn. Ils ont fait un meilleur travail que nous au niveau du développement de la voiture. Mais ils disposent aussi du moteur Mercedes, qui domine toujours. Nous allons tout de même faire évoluer notre voiture, mais ce ne sera pas un pas de géant. Je suis néanmoins persuadée que nous marquerons des points. Ce sera difficile mais pas impossible. »

En tant que directrice de l’écurie, Kaltenborn est-elle responsable de la situation actuelle ?

« Non. Je sais cependant pourquoi nous sommes dans cette situation et comment nous nous en sortirons. C’est difficile et stressant mais nous ne baisserons pas les bras. Il est clair que nous avons besoin d’un nouveau partenaire fort, et nous tenons de nombreuses discussions à ce sujet. »

Pas question pour autant de suivre les traces de Haas, qu’on qualifie volontiers d’équipe ‘B’ de Ferrari.

« Ce n’est pas une option pour nous. Nous sommes une équipe, mais également une société de technologie avec une grande expertise et d’excellentes infrastructures. La Formule 1 ne doit pas devenir le DTM avec trois grandes écuries d’usine. Elle est basée sur la diversité et les défis techniques. »