Vettel devrait savoir qu’on n’insulte pas l’arbitre

Il risque gros après ses propos sur Whiting

Par Emmanuel Touzot

31 octobre 2016 - 18:28
Vettel devrait savoir qu'on (…)

Nous n’étions même plus étonnés, vendredi, d’entendre Sebastian Vettel hurler à la radio qu’il ne comprenait pas pourquoi d’autres pilotes utilisaient le DRS en essais libres. Nous étions un peu plus surpris, hier, de l’entendre critiquer Felipe Massa qui ne faisait pourtant que défendre sa place en course, face à lui.

Mais quelle ne fut pas notre surprise de l’entendre insulter Charlie Whiting à la radio, à deux reprises, en fin de course !

Probablement frustré par une saison en dents de scie, l’Allemand s’agace et ne se montre pas sous son meilleur jour depuis quelques courses. On l’a entendu à de nombreuses reprises se plaindre des retardataires lors des dernières courses, souvent à juste titre malgré un langage fleuri qui n’était pas forcément nécessaire.

En revanche, son comportement à la radio ce week-end au Mexique frise le ridicule et tombe dans l’incorrect. Comment un pilote, certes habitué pendant plusieurs années à s’isoler en tête de course, peut-il traiter de stupide un autre pilote qui ne fait que défendre chèrement une place dans les points malgré des pneus moins performants ?

Cette réplique au sujet de Felipe Massa est d’autant plus aberrante qu’elle s’est probablement moins faite sous le coup de l’adrénaline que ses déclarations de fin de course, mais ce sont ces dernières qui lui vaudront peut-être d’être puni par la suite.

En effet, considérant que Charlie Whiting joue un rôle qui se situe à mi-chemin entre représentant de la fédération et dirigeant du corps arbitral, si l’on veut faire l’analogie avec les sports collectifs, Vettel s’est clairement attaqué à l’inattaquable. Plus que critiquer les décisions de l’arbitre, ce qui est généralement interdit, il a carrément insulté ce dernier.

Et bien que Charlie Whiting ne soit pas toujours équitable dans ses décisions, l’arbitre a toujours raison !

La FIA promet maintenant de se pencher sur son cas, qui sera aggravé par le nombre de pilotes qu’il a vilipendés à la radio ces dernières semaines, et la pénalité pourrait être lourde. Bien évidemment, cela pourrait paraître disproportionné qu’il écope d’une course de suspension, traitement normalement réservé aux énormes erreurs de pilotage, mais sa déclaration d’hier, lorsqu’il a dit sans y mettre les formes que Charlie Whiting pouvait aller se faire voir, est bel et bien une sortie de piste !

En football, critiquer l’arbitre est passible d’un carton jaune alors que l’insulter fait souvent écoper aux joueurs de plusieurs matchs de suspension. Au football américain, toucher l’arbitre ou le remettre en question trop brutalement est passible d’une suspension immédiate en cours de jeu. Et même en Indycar, pour prendre un exemple plus proche de la F1, les autorités dirigeantes ont interdit les pilotes de critiquer les décisions prises (ou pas prises) sous peine de lourdes sanctions.

Ce sont des exemples parmi d’autres puisque chaque sport a sa personnalité ou son organisation qu’il est interdit de remettre en question. Partant de ce principe, et considérant que Charlie Whiting est celui qui remplit ce rôle en Formule 1, une course de suspension avec sursis semble la moins lourde des peines qui pourrait être appliquée à Sebastian Vettel. Et une course de suspension n’aurait donc rien de scandaleux.

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