Interview - Lappi : À l’époque, je me rêvais en pilote de F1

Le rallyman finlandais a débuté par le karting

Par Franck Drui

25 mars 2019 - 17:06
Interview - Lappi : À l'époque, (…)

Une fois n’est pas coutume pour un Scandinave, Esapekka Lappi a débuté la compétition automobile sur l’asphalte, via le karting, dès l’âge de six ans. Il revient sur sa relation particulière avec les rubans bitumés en quelques questions.

C’est peu commun pour un rallyman finlandais d’avoir débuté par le karting…

" En effet ! À six ans, j’ai voulu suivre l’exemple de mon grand frère, en faire un peu, puis de plus en plus, et ça a duré jusqu’à l’âge de seize ans. Parmi les pilotes de rallye finlandais qui ont éclot ces derniers temps, j’ai été le premier à avoir ce parcours. Depuis, c’est le cas également de Teemu Suninen, avec qui j’ai été dans le même team, mais aussi de Kalle Rovanperä ou de Jari Huttunen. "

Pourquoi avoir finalement opté pour le rallye ?

" À l’époque, je me rêvais en pilote de F1, mais au final je suis très content de mon sort ! J’ai été champion de Finlande 2007 au plus haut niveau d’alors, j’ai également couru en championnat d’Europe, mais j’ai arrêté faute de débouchés. Évoluer encore en karting, ou s’attaquer ne serait-ce qu’aux plus bas échelons de la monoplace, revenait trop cher. En rallye, tu peux accéder au même niveau pour un budget plus raisonnable. Puis la discipline est retransmise à la télé en Finlande, aussi c’est plus facile de trouver des partenaires pour t’aider, tandis que personne ne connaît les petites catégories du circuit. "

En quoi ton expérience du karting t’aide-t-elle en rallye ?

" Au tout début, lorsque j’ai commencé, j’avais peut-être un avantage mentalement parlant, par rapport à mes adversaires d’alors. Disons que j’avais déjà l’expérience de la compétition, je savais ce que c’était, j’avais l’habitude d’avoir la pression. Évidemment, face à mes rivaux d’aujourd’hui, cet avantage n’existe plus ! En revanche, sur des épreuves telles que la Corse ou l’Espagne, je pense que le karting m’aide pour arriver à bien apprécier en reconnaissances, la bonne trajectoire à adopter une fois en course, lorsque les virages sont longs, qu’ils ouvrent, referment… Le karting a je pense aiguisé mon sens de la trajectoire. "

Quels souvenirs gardes-tu de tes trois participations précédentes en Corse ?

" En 2014, j’y ai remporté le titre de champion d’Europe, mais en sortant de la route, aussi ce n’est pas forcément le meilleur d’entre eux ! En revanche, l’an passé, malgré ma crevaison, cela reste un de nos grands rallyes de la saison. "

SECRETS DE ROUGES

Le Tour de Corse 2007 a été crucial dans l’arrivée de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia chez Citroën Racing et leur accession au WRC l’année suivante. Explications…

Programmé à la mi-octobre cette année-là, le Tour de Corse avait pour voiture ouvreuse une Peugeot 206 Volant aux couleurs Rallye-Jeunes emmenée par un duo alors encore en devenir, Sébastien Ogier et Julien Ingrassia. Pour leur deuxième saison seulement de rallye, ils venaient tout juste de s’adjuger le Volant Peugeot dans l’Hexagone, après quatre victoires, aux Terres de Langres, du Diois, des Causses, puis enfin sur l’asphalte gras mouillé du Touquet. Leur potentiel était alors indéniable, mais leur avenir restait encore à définir. C’est justement à l’occasion de ce Tour de Corse que les bases de leur programme en championnat du monde Junior pour la saison 2008 ont été posées entre Citroën Racing, fidèle à sa culture de promotion des jeunes talents, et la Fédération Française des rallyes. La suite, vous la connaissez…

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