Les ambitions de Renault en 2017 : une prudence louable ou coupable ?

Un peu d’ambition ne ferait pas de mal

Par Alexandre C.

19 décembre 2016 - 17:13
Les ambitions de Renault en 2017 : (...)

Même si Frédéric Vasseur refusait de parler de « saison de transition » au début de cette année, il faut bien se rendre à l’évidence : Renault est apparue en 2016 comme une équipe en pleine reconstruction. Dépassée, la monoplace tricolore, évolution bricolée de la Lotus de 2015, n’a guère brillé, et c’est un euphémisme.

En 2017, le Losange voudra bien évidemment faire mieux. Mais jusqu’à quel point ? On sait qu’en 2018, l’objectif est de viser des podiums, et en 2020, le titre mondial. Il faudrait donc sérieusement hausser la cadence l’an prochain.

Trois raisons principales portent à l’optimisme. Tout d’abord, Renault va enfin pouvoir bénéficier de délais normaux pour développer une monoplace. Ensuite, ce sera avec davantage de ressources, puisque l’écurie tricolore continue de recruter massivement, grâce aux fonds apportés par la maison-mère. Dernier exemple en date : Ciaron Pilbeam a été débauché de McLaren pour devenir ingénieur de course en chef. Plus généralement, Renault a augmenté ses effectifs de 20 % en moyenne.

La troisième de ces raisons ne relève pas de Renault mais de la réglementation de l’an prochain qui rebattra les cartes sur le plan aérodynamique. Sur le papier, comme le reconnaît Frédéric Vasseur, il s’agit « d’une fantastique opportunité de réaliser un grand pas en avant », plus grand que d’ordinaire.

Cependant, et plutôt curieusement, la prudence est de mise chez Renault. Ainsi que le tempère Frédéric Vasseur, « même si devrions voir de bons progrès en 2017, nous restons réalistes sur nos attentes puisque nous savons que nous ne serons pas propulsés aux devants de la scène en une seule saison. Nous poussons tous cependant pour faire de gros progrès en compétitivité ».

Frédéric Vasseur pointe le fait que les changements opérés ne se verront pas aussi rapidement qu’espéré. Recruter un ingénieur prend du temps (certains n’arriveront d’ailleurs qu’à la fin l’année prochaine), et le projet 2017 a été lancé très tôt. De plus, un grand changement réglementaire nécessite d’avoir une écurie au fonctionnement déjà parfaitement huilé, avec des partenaires qui se connaissent et travaillent ensemble depuis longtemps – ce n’est pas vraiment le cas du personnel d’Enstone, qui a connu de multiples soubresauts et crises depuis deux ans, vivant dans l’incertitude et l’instabilité.

Frédéric Vasseur prépare donc les esprits à une saison moins spectaculaire que prévue. Sur le plan marketing ou émotionnel, ce n’est pas une idée absurde. On peut cependant regretter légitimement ce manque d’ambition de Renault. Il s’agit d’une écurie constructeur, un top-team sur le papier, aux budgets conséquents.

Aucun objectif n’est encore annoncé, comme si Renault se préparait encore à une nouvelle saison de transition. Or, ce n’est pas avec un tel discours qu’on attire d’autres grands pontes en F1, que l’on motive les ingénieurs et personnels, que l’on crée une dynamique. En 2017, plutôt que de jouer « petit bras », le véritable objectif de Renault devrait être de finir dans le top 5 en battant facilement Toro Rosso, la deuxième écurie cliente du Losnage (Red Bull restant encore hors de portée). Sinon ? Le projet Renault en F1 battrait déjà de l’aile, assurément…

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