‘Los Angeles, New York ou Miami’ : comment développer la F1 aux USA ?

Nouveau président du conseil d’administration de la F1, Chase Carey a un chantier devant lui, un chantier sur le long terme comme il l’a plusieurs fois révélé. Quel est donc son plan pour la F1 ?

« Eh bien, de manière réaliste, pendant les prochains mois, je vais probablement plus écouter ce que les gens ont à dire. Oui, c’est un sport avec un grand nombre de parties prenantes, donc c’est important de comprendre les objectifs de chacune de ces parties, leurs problèmes, et ensuite arriver avec un niveau de leadership qui tient tout cela en compte, avec une vision de la direction où vous voulez aller et où vous voulez être : quelque chose que les gens peuvent soutenir. Vous ne pouvez pas rendre tout le monde heureux tout le temps, mais vous devez comprendre ce que tout le monde veut et ensuite trouver une direction. Bien sûr, ce n’est pas une tâche pour un comité, puisque les comités ont tendance à être bureaucratiques, mais il n’y a pas besoin non plus d’une dictature, même si probablement ils y sont habitués dans ce sport. Ce sport a besoin d’un leadership, un leadership qui a une vision pour l’avenir et des objectifs précis et justes à atteindre. Des business à succès sont construits sur le leadership qui comprend ce que veut chaque partie et oui, il y a beaucoup de parties impliquées en F1. Il doit y avoir des compromis.

Carey se fixe un plan pour les prochaines années, mais pour combien exactement ? « Le monde bouge si vite que je n’ai jamais pensé au-delà de deux ou trois ans. Oui, vous avez des visions sur le long terme, mais vous devez l’ajuster à des circonstances changeantes. Pour les premiers mois, appelez-les les 100 jours, il s’agit globalement d’écouter et de rencontrer des gens – et de digérer les informations. Et ensuite arrive cette phase avec certain degré de points de vue qui continuent à être formés. Rien n’est jamais gravé dans le marbre. Bernie est le PDG donc Bernie va le diriger et ensuite je travaillerai avec Bernie pour établir une sorte de plan stratégique pour la direction où vous souhaitez aller. »

Quelle serait la principale source de profit de la F1, apte à devenir une « vache à lait » ? « Les piliers historiques sont importants et nous continuerons à les faire croitre : rendre les événements plus grands pour l’aspect promotionnel, et avec des enregistrements avec une portée probablement plus large que l’expérience classique de la TV. Je crois qu’un bon produit digital rend le produit télévisuel plus gratifiant. Marketer le sport, pour raconter l’histoire de ses stars, de ses héros et de leurs incroyables machines… Ensuite le renforcer géographiquement. Donc il n’y a pas de ‘vache à lait’, mais il y a une possibilité de croissance dans chaque domaine ».

En matière de croissance géographique, Liberty Media, un groupe de médias américains, devrait s’intéresser de très près aux Etats-Unis… « C’est trop tôt pour un avoir un plan précis, mais nous aurons clairement un plan pour développer le marché américain, pour être sur le bon marché. Comme je l’ai dit plus tôt, il y a un public largement inexploité aux USA. Je ne veux pas critiquer les efforts faits par le passé, parce que je ne les connais pas. La F1 est une marque premium et cela signifie pour moi que vous voulez être dans un lieu comme Los Angeles, New York ou Miami. Idéalement, dans les grandes villes du monde ! »

Quels seraient alors les atouts sur lesquels la F1 devrait capitaliser ? « Des voitures impressionnantes, la technologie, les stars – le monde est bâti par des héros… L’aspect mondial du sport avec ces rendez-vous incroyables. Je n’ai pas été partout pour le moment, mais Singapour est certainement impressionnant. La course est formidable, c’est le cœur, mais c’est vraiment un week-end grandiose avec de la musique et du divertissement. C’est vraiment le sujet : des événements formidables. C’est cela : créer un événement formidable. Donc vous avez trois choses : les voitures et la technologie ; les stars ; et les événements, l’expérience en direct. »