Lotus explique la peinture d’une Formule 1

En Noir et Or - Pour que les E20 continuent à briller

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1er mai 2012 - 12:40
Lotus explique la peinture d'une

Avant les essais du Mugello, les E20 ont regagné Enstone la semaine dernière pour des vérifications de routine et la maintenance. Un élément de cet entretien consistait à remettre en état chaque pièce dont la peinture a été endommagée. Nous avons discuté avec l’équipe des composites pour en savoir plus.

La E20 semble toujours impeccable en piste. La peinture utilisée est-elle différente de celle d’une voiture de série ?

La peinture, en elle-même, est très similaire. C’est simplement une epoxy 2 parties que vous appliqueriez sur une voiture normale. La principale différence tient dans la quantité. Nous faisons tous les efforts possibles pour maintenir le poids au minimum absolu et cela met aussi à l’épreuve les capacités de l’atelier peinture pour déterminer qui peut offrir la meilleure finition.

Comment préparez-vous la surface ? Est-ce identique à une voiture de route ?

Encore une fois, c’est assez comparable, mais sur les basiques. Nous utilisons une couche de base et une laque comme n’importe quel atelier peinture. Mais la préparation initiale des pièces fait partie du processus. Nous utilisons un enduit très léger pour éliminer toutes les imperfections avant le ponçage. Vient ensuite un apprêt qui est poncé à l’aide de papier de verre jusqu’à ce que tout soit enlevé. Sur une voiture de série, vous commenceriez à ajouter de l’épaisseur à ce stade, mais nous allégeons autant que possible. Nous appliquons alors la couleur et enfin la laque en dernière couche.

La méthode est-elle différente selon la couleur ?

Elle est la même mais, étonnamment, le poids peut varier de manière assez sensible. Selon la couleur, cela peut se situer entre 250 et 350 g/m², ce qui est, évidemment très léger, mais cela fait toute la différence. Heureusement pour la E20, le noir est la couleur la plus légère de toutes !

La peinture est, bien sûr, souvent abimée par les sorties de piste ou simplement par l’usure générale. Est-ce facile à remettre en état ?

En fait, c’est l’autre différence principale avec une voiture normale. Chaque pièce doit paraitre impeccable pour chaque course. Aussi nous devons fréquemment repasser un voile pour que tout soit conforme à ce que nous voulons. Nous ne pouvons pas simplement ajouter de nouvelles couches sur les zones abimées, cela créerait des différences visibles et surtout augmenterait le poids. Nous devons donc retirer la peinture de la pièce et recommencer.

Quelle technique utilisez-vous ? Est-ce difficile ?

C’est un processus méticuleux. Nous ne pouvons pas poncer ou utiliser des dissolvants comme dans un travail normal. Cela risquerait d’endommager la fibre de carbone en-dessous. En revanche, nous devons nous servir de lames de rasoir entre la couche supérieure et la primaire et délicatement retirer la supérieure. C’est un travail de haute précision, que vous ne pouvez pas faire sur une voiture de série à cause de l’épaisseur de sa peinture.

Les voiles n’ont-ils aucun impact sur le poids de la voiture ?

En fait, cela peut receler quelques surprises. Lorsque le châssis revient de l’atelier peinture, après sa couche initiale au début de la saison, nous mesurons son poids pour avoir une base. Cependant, en quelques occasions, quand une voiture revient d’un voile en cours de saison, elle peut être plus légère de quelques fractions qu’avant. Cela peut se produire lorsque la couche supérieure est retirée et que la primaire a été un peu plus poncée. Ainsi, en vieillissant, les pièces peuvent s’alléger ! Cela n’arrive pas à chaque fois, mais c’est une possibilité.

Dans l’ensemble, c’est donc plus compliqué que repeindre la clôture de son jardin…

Cela peut se dire comme cela ! Et c’est aussi beaucoup plus intéressant !

Source : www.lotusf1team.com

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