Red Bull - Honda : Abiteboul s’attendait à cette décision depuis ’un an’

Cyril Abiteboul, le directeur de Renault Sport, a révélé ne pas avoir été surpris par la décision de Red Bull de quitter Renault pour Honda.

Le Français reconnait que le premier pas fait par Red Bull en direction des Japonais pour équiper Toro Rosso donnait finalement le ton pour la suite.

"Il s’agit de la confirmation d’une nouvelle attendue depuis près d’un an. Notre contrat s’achevait à la fin de l’année et il nous fallait une réponse. Nous l’avions annoncé à Singapour l’an dernier," confie Abiteboul à L’Equipe.

"Ce qui a changé les choses, c’est lorsque Red Bull a eu, en début de saison, des hésitations. Pour nous, c’était une séparation prévue et normale depuis que Renault est revenu en tant qu’écurie complète. On sentait bien que Red Bull cherchait un autre partenaire pour retrouver le statut d’équipe constructeur."

"Il ne s’agit pas d’une histoire qui finit mal," tient-il à assurer. "Je n’aime pas ce mot de soulagement. Je préfère celui de suite logique. À partir du moment où nous avons décidé de revenir en tant qu’écurie et d’avoir les ambitions d’un constructeur pour se battre aux avant-postes, il était assez naturel que nos chemins divergent. C’est une histoire qui finit bien."

"Je suis content pour nous car nous pouvons nous pencher sur le règlement 2021, pour Red Bull, qui s’est trouvé un nouveau partenaire, mais aussi pour Honda, car cela permet à la F1 de conserver quatre motoristes. On avait juste besoin d’un dénouement ; c’est la raison pour laquelle nous avons un peu mis la pression pour obtenir leur réponse rapidement. Et je les en remercie."

Ce départ n’est pas ressenti comme une perte. Le Français rappelle que ces moteurs hybrides sont loin d’être vendus avec des marges confortables par les motoristes.

"Être motoriste en F1 ne fonctionne plus avec ces nouvelles motorisations coûteuses et complexes que l’on met dans les mains d’autres écuries. On ne maîtrise ni notre image ni certains choix stratégiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avions retiré la marque Renault chez Red Bull. Cela fait longtemps que nous ne tirions plus bénéfice de leurs succès. Il n’y avait aucun avantage marketing à les motoriser."

C’est la même chose avec McLaren d’ailleurs, ce qui vaut au Français de dire : "l’intérêt marketing débute et finit aux voitures jaunes du Renault Sport F1Team."

Avec une équipe en moins en 2019, le développement du V6 pourrait-il en souffrir ? Pas vraiment car "l’essentiel du travail sur ce moteur a déjà été fait. Je pense que notre attention va vite se porter sur 2021."