Ross Brawn s’apprête à revenir en F1

Un rôle déterminant pour la discipline

Par Emmanuel Touzot

29 octobre 2016 - 09:04
Ross Brawn s'apprête à revenir (…)

Cerveau des opérations en piste à l’époque de domination de Ferrari, qu’il avait aidée à remporter ses cinq titres, Ross Brawn avait ensuite joué le rôle du sauveur pour l’équipe Honda, devenue Brawn GP après son rachat et qui nous avait offert une très belle page de l’histoire de la F1. Parti après quelques doutes sur le management de Mercedes, l’Anglais s’était retiré du monde des sports mécaniques.

Celui qui possède une aura particulière dans le paddock de la F1 reconnaît, dans une interview pour le Daily Telegraph, qu’il s’apprête à faire son retour dans le milieu mais qu’il ne reprendra pas la tête d’une équipe. Comme le souhaitaient ses anciens rivaux, notamment Christian Horner, Brawn pourrait être embauché par Liberty Media pour apporter son expertise et son expérience afin de faire évoluer le sport.

"C’était gentil de la part de Christian" déclare Brawn. "C’est comme ça que j’aime être impliqué, je ne voudrais pas revenir dans une équipe. J’ai fait tout ce que je pouvais de ce côté mais je me répéterais si j’y retournais. Ce serait en revanche attirant d’aider la F1 à devenir meilleure. Ce serait très intéressant. Si l’on me demande de quoi elle a besoin, je répondrais qu’il lui faut un plan. Plus précisément, un plan sur trois ans et un plan sur cinq ans. Et je dirais que pour le moment, nous n’avons pas la structure pour le créer et l’appliquer".

Bien que Bernie Ecclestone ait plaidé en faveur de Niki Lauda auprès de Mercedes en 2013, menant à l’éviction de Ross Brawn, ce dernier serait prêt à travailler étroitement avec le grand argentier de la F1, en attendant que Liberty prenne plus concrètement ses marques.

"Je n’ai aucun problème avec Bernie. Ce que nous avons aujourd’hui est essentiellement sa création. Ma seule frustration est due à notre approche différente : la mienne est méthodique et structurée là où la sienne est chaotique et impulsive. Si on arrive à faire fonctionner ça ensemble, le mélange des deux sera intéressant".

Ross Brawn avait préféré quitter Mercedes, peu en confiance face à la gestion de Wolff et Lauda, malgré l’insistance de Dieter Zetsche qui le voulait encore dans son équipe. S’il ne regrette pas d’avoir raté la gloire du succès actuel, il reconnaît que ceux en qui il n’avait pas confiance à l’époque ont très bien géré la rivalité entre Hamilton et Rosberg qui s’apprêtent à se disputer le titre pour la troisième année consécutive.

"Ils ont saisi leur chance, comme je le disais à Toto" poursuit Brawn. "Ils avaient une chance unique et ils l’ont saisie, puis renforcée maintenant, l’équipe est fantastique. Nico a disputé une saison solide et régulière mais n’a pas atteint les pics de performance qu’atteint Lewis. Mais ce dernier s’effondre par moments, il a une approche plus sensible et ses aléas avec la presse étaient une mauvaise distraction".

"Je pense que Nico a quelques personnes dans son entourage sur lesquelles il peut s’appuyer, là où je n’ai vu personne de ce genre autour de Lewis. On n’a pas besoin de ce genre de batailles au milieu d’un championnat qui est déjà assez intense. Parfois, il faut avoir un exutoire, et je suis sûr que s’il avait un mentor ou un confident, il pourrait évacuer cette frustration".

Lui qui a connu ce duo en 2013 admire la détermination de Nico Rosberg et après deux saisons de domination de Lewis Hamilton, il serait heureux de voir l’Allemand remporter le Graal.

"Il est très déterminé et même si parfois il perd un peu pied, il se remotive et revient plus fort. De nombreux pilotes auraient choisi de fuir après s’être fait battre par Hamilton à plusieurs reprises. C’est l’une des raisons pour lesquelles je voudrais qu’il soit champion, car il a fait un travail fabuleux en se reprenant malgré la défaite".

Brawn ne pouvait pas se livrer sans avoir un petit mot pour son ancienne équipe, Ferrari, qui traverse encore une période tumultueuse. L’ambiance de travail s’y est apparemment détériorée au point que Luca Baldisseri expliquait récemment que les gens y travaillaient dans la peur.

"Quand j’y suis arrivé en 1996, l’équipe manquait de confiance, et nous avons effacé ce trait de caractère. Un climat de peur n’est pas productif, on ne devrait pas demander aux gens de faire des tâches tout en se projetant sur ce qu’il se passera en cas d’échec".

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