Berger n’avait pas non plus vu venir la retraite de Rosberg

Comme tous les autres, il a été surpris par l’Allemand

Par Franck Drui

5 décembre 2016 - 09:05
Berger n'avait pas non plus (...)

Personne dans le monde de la F1 n´a pu se douter que Nico Rosberg avait l´intention d´arrêter sa carrière. Personne. Même pas Gerhard Berger qui le connaît si bien et qui est très proche de lui, au point d´avoir mené les discussions pour le compte du pilote allemand, quand il avait fallu reconduire son contrat avec Mercedes.

« Cette annonce m´a surpris comme tous les autres l´ont été » reconnaît Berger face à Speedweek.

Le nouveau champion du monde a su rester discret même vis-à-vis des personnes avec qui il a une relation proche. Aucun signe précurseur n´a pu mettre la puce à l´oreille de l´Autrichien.

« Il m´a juste envoyé un SMS un jour avant son annonce et m´a confié qu´il arrêtait. »

L´ancien pilote Ferrari explique son point de vue concernant cette situation particulière.

« C´est ainsi : on travaille avec une usine ou une équipe aussi longtemps qu´on est en état d´assumer le risque et cet énorme engagement. Ce que Nico a fait est autre chose que s´il avait planté son équipe et était parti chez la concurrence. Je ne pourrais pas faire ce qu´il a fait mais je l´estime beaucoup. Cela montre quelle personnalité forte il a. »

C´est en effet une situation sans précédent : aucun champion de Formule 1 n´avait arrêté sa carrière au bout de 5 jours après avoir décroché son titre. Les pilotes veulent en général encore plus de succès et gagner encore plus d´argent.

« C´est une bonne chose qu´il y ait quelqu´un qui le fasse. Le plus formidable, c´est d´arrêter bien qu´il ait un contrat en poche, bien qu´il ait la meilleure voiture à sa disposition, bien qu´il soit devenu champion du monde. C´est la chose la plus abrupte que j´ai pu voir jusqu´ici dans le sport. Je ne connais personne qui a pu faire cela avant lui. Celui qui s´en rapprocherait le plus serait Niki (Lauda) : il n´a pas arrêté à cause de son accident, mais parce qu`à la fin, tourner en rond sur un circuit l´agaçait et aussi parce que sa compagnie aérienne l´a plus intéressé que la Formule 1. »

La catégorie reine a beaucoup changé depuis le temps où Berger pilotait : il y a maintenant presque le double de courses au calendrier chaque année. Selon lui, cela a beaucoup pesé dans la balance, lors de la prise de décision de Rosberg.

« Je crois que c´est l´élément déterminant. Quand tu as 21 courses et tous les tests, ainsi que les prestations avec la presse, tout cela à travers le monde, il reste alors peu de temps pour une famille ou un enfant en bas âge. Cela dépend toujours où l´on place ses priorités. Nico voit sa famille comme quelque chose d´important. Il dit qu´il peut se permettre d´arrêter, c´est pourquoi il le fait. »

« Avoir un gars comme Lewis Hamilton au sein de l´équipe, je pourrais vous en parler pendant des heures : j´ai eu Ayrton Senna comme coéquipier chez McLaren. Ça ronge. Toutefois, je ne crois pas que Hamilton a été décisif dans le départ à la retraite de Nico. Il voulait devenir une fois champion du monde et il a maintenant réussi. Il y a des pilotes qui veulent être champion tous les ans et être les meilleurs dans les statistiques, et il y en a d´autres qui disent "je veux devenir une fois champion du monde, et si je suis assez bien loti au niveau financier pour organiser ma vie, alors j´arrête". »

Berger ne craint pas que Rosberg ait du mal à s´épanouir en dehors du monde des sports mécaniques, comme beaucoup d´autres pilotes.

« C´est un gars intelligent, il parle beaucoup de langues différentes et a beaucoup de centres d´intérêts. Je ne crois pas qu´il va s´ennuyer. »

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